La vie paroissiale

L a paroisse est liée au legs d'Etienne Féchet qui souhaitait installer une école pour les enfants du bas de la commune. Suite à cette donation, une commission fut nommée afin de gérer sa construction. En même temps, l'idée d'ériger une église germa dans les esprits, et après l'avis favorable de l'abbé Balmont, curé de St-Martin la Plaine, les premières démarches étaient effectuées. 

Voici une brève chronologie des événements qui ont jalonnés la création de cette paroisse :

- 1850, mort du sieur Féchet à Paris, natif du hameau de la Jubilière. Il léguera une partie de sa fortune.

- 1853, Souscription et achat d'un terrain au lieu-dit "Monteiller" et début de la construction de l'église

- 1854, Construction d'un clocher prêt à recevoir la flèche

- 1855, l'église et l'école sont construites, et le premier curé l'abbé Delorme est installé en août

- 1856, Deux soeurs de St-François d'Assise arrivent de Lyon pour l'école ; la construction du presbytère est réalisée

- 1857, Installation du curé dans le presbytère

- 1858, Officialisation de la paroisse par décret de Napoléon III

- 1862, Construction de la flèche de l'église et installation des 2 premières cloches

- 1864, La croix de Mission est érigée sur la place du village

- 1868, Visite de Monseigneur le cardinal de Bonald, Evêque de Lyon 

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La bénédiction de l'église, placée sous le vocable de Saint Joseph sur proposition de M. Joseph Bethenod eu lieu dimanche 19 août 1855, avec l'installation de l'abbé Delorme.

Avec ce jour souhaité par tous, depuis longtemps, cette nouvelle paroisse allait enfin commencée à vivre.

Voici un extrait du journal manuscrit de Jean-Claude Bonnand, premier chantre de la paroisse de St-Joseph :  "Ce jour là, c'est par un temps magnifique, qu'une foule importante a démarré une longue procession, avec des bannières, à partir des terrasses du château de Montbressieux, en chantant le "Véni-Creator" jusqu'à l'église, accompagnée de M. Beaujolin, vicaire général venu spécialement pour cette occasion. Ce fût une belle cérémonie et tous les coeurs étaient contents."

Pendant plus d'un siècle, la paroisse, avec ses pasteurs, allait trouver un réel dynamisme. Un choeur et une chorale de près de 100 membres viendront chanter les offices (messes, vêpres, cérémonies particulières…).

Des missions seront organisées, et des croix érigées sur les places (Bourg, Milissieux, …) et tout près des hameaux, aux carrefours des chemins (la Jubilière, Bérieux, Grange-Blanche, la Plaine, Montbressieux, Bissieux, les Granges, le Mas, …)

Les mouvements y sont prospères (JAC, JACF, ligue féminine d'action catholique, les enfants de Marie, les brancardiers de Lourdes, etc…).

Des pélerinages permettent aux jeunes hommes et aux jeunes femmes de la paroisse de visiter les différents lieux de cultes mariaux ; Valfleury, le Puy en Velay, la Louvesc, etc… souvent accompagnés par un missionnaire, comme sur la photo de droite prise à St-Joseph d'Espaly près du Puy.

Chaque année, des fêtes et des kermesses seront organisées et permettront de financer la construction d'un salle paroissiale. Un théâtre avec ses décorations sera installé, ainsi qu'une salle de jeux, billard, une bibliothèque et une buvette. Une association "cercle paroissial" sera créée par la suite. 

Afin de bénir les récoltes de l'année, la "fête de la terre" avec les produits locaux (fruits, céréales, vin, etc…) réunira de nombreux paroissiens. (voir photo)

Deux magnifiques reposoirs abondamment fleuris seront dressés ; le premier devant l'école, le second à la "Bessonnière" à l'occasion de la "Fête-Dieu" célébrée chaque année, au début de l'été. Une longue procession partira de l'église, avec le Saint-Sacrement à l'intérieur du dais porté par quatre membres du conseil de Fabrique.

à gauche, le reposoir fleuri de la Bessonnière   et  à droite, le retour de la procession vers l'église avec en tête les enfants de Marie

— CENTENAIRE de L'EGLISE —

L'année 1955, restera certainement dans les annales de la paroisse de St-Joseph. Dans ce petit village de quelques centaine d'âmes, on trouve une paroisse chrétienne vivante, où la famille y est honorée et où les gens vivent heureux et sans histoire. C'est ce que l'on peut lire dans le journal "la Dépêche" de septembre 1955, qui retrace l'événement. "C'est encore avec ce même sentiment de joie que les habitants de ce coquet petit village, avec sa blanche et belle église, accueillaient dimanche 25 septembre son éminence le cardinal Gerlier venu pour présider le centenaire de l'église." 

"Cent ans de vie paroissiale, c'est célébrer toutes les bonnes actions des paroissiens qui sont venus se recueillir dans cette église, c'est louer le dévouement sacerdotal des pasteurs qui se sont succédés, c'est mettre en valeur les oeuvres qui ont portées de si belles fleurs, c'est se remémorer les générosités anonymes et cachées, les belles âmes qui se sont données au Christ, … Le centenaire d'une paroisse est un livre d'or aux multiples feuillets, où chaque jour était inscrit un fait nouveau, une pensée, une date". 

Conduit par l'abbé Gaudard, curé de la paroisse, accompagné de l'archiprêtre Thévenon et l'abbé Charvériat, curés de Rive de Gier, de l'abbé Pagnon curé de St-Martin la Plaine et de l'abbé Bonnand, enfant du pays, son éminence le cardinal Gerlier est accueilli sur le parvis de l'église décoré pour l'occasion. Antoine Jullien, maire de la commune, entouré de son conseil municipal, adresse les souhaits de bienvenue au prélat, tandis que la foule se presse autour des autorités pour mieux saisir cet échange de politesse empreint de la plus grande cordialité.

Son éminence qui a écouté avec attention et intérêt le discours du premier magistrat le félicite et le remercie de son chaleureux accueil. Puis suivant le rite traditionnel, il pénètre dans l'église déjà pleine. La chorale chante les psaumes de circonstances dans la maison du Père brillamment décorée et illuminée. Puis le pasteur de la paroisse monte en chaire, et présente ses ouailles au chef du diocèse, en déclarant combien il était heureux et fier de le recevoir. 

Après ces quelques mots du pasteur dits avec tant de simplicité, le prélat prend à son tour la parole pour féliciter les habitants de Saint-Joseph et la persévérance à suivre les traces de leurs ancêtres : "Votre église est simple, elle a du cachet, et mieux encore, elle est d'un style religieux. C'est vraiment la demeure du Seigneur, aussi par delà l'éternité, sachons en cette journée adresser aux bâtisseurs notre sentiment de reconnaissance. Mais n'oublions pas qu'une église n'est pas seulement faite pour la joie des yeux, mais pour le salut des âmes. Je vous invite à demander à votre Saint protecteur St-Joseph de rester toujours dans l'intimité du Seigneur."

Une autre réception était prévue avec la municipalité en mairie de Saint-Joseph.

Antoine Jullien, maire sympathique, rude paysan, se faisait un point d'honneur de recevoir le chef du diocèse dans sa maison communale.

Simplement, il présente ses collègues du conseil municipal à l'archevêque et après un échange de bons mots et du verre de l'amitié, son éminence prend congé, promettant de se rappeler que si l'on taquine M. le Maire, il riposte aussitôt.

Enfin, pour clôre cette visite épiscopale, le Primat des Gaules prend contact avec tous les dirigeants des oeuvres et mouvements pour les féliciter, les encourager encore à toujours aller de l'avant.

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En tournant ce feuillet des archives paroissiales, formons des voeux pour cette marche ascensionnelle d'une communauté chrétienne que l'on regarde avec envie de tous les coins de la vallée du Gier, et même du diocèse. (la Dépêche 1955)

La paroisse de Saint-Joseph a connu 12 curés depuis son origine : Delorme (1855-1862) - Robert : (1862-1865) - Malaure (1865-1874) - Ollier (1874-1880) - Ville (1880-1883) - Claudinon (1883-1885) - Tomachot (1886-1903) - Laurencery (1904-1919) - Gerin (1919-1934) - Gaudard (1934-1957) - Marsot (1957-1960) - Farison (1960-1969)

A partir de 1969, les paroisses de St-Joseph et St-Martin la Plaine sont desservies par un seul prêtre résident à St-Martin : Devun (1969-1976) - Durand (1976-1988) - Quinet (1988-1990)