année 1857-1858
la perte de mon épouse à 33 ans, … et mon remariage un an plus tard avec Etiennette Jullien
L'année 1857 a été fatale par la perte de ma chère épouse, qui a commencé sa maladie à Noël et finit le 3 mars 1857 où elle expira malgré tous les soins que j'avais pris pour la guérire. Sa maladie a commencé par un rhumatisme, puis un vomissement, qui faisait qu'elle rendait tout ce qu'elle prenait, ce qui lui a mis un grand feu qui l'a conduite au tombeau. Elle a laissé 4 enfants en bas âge et son époux chéri qu'elle aimait tendrement, ansi que ses enfants dans la douleur.
C'est peut-être parceque je l'aimais trop que Dieu n'a pas voulu me la laisser. Je m'étais promis des heureux jours en sa compagnie et je vois par cette mort mes belles espérances s'évanouir. Pendant les courtes années de notre mariage, nous avons eu beaucoup de travers, soit à cause de ses maladies, soit à cause de la mauvaise humeur de l'oncle et de la tante, soit à cause de leurs cohéritiers qui ont été mauvais à notre égard.
O mort terrible, pourquoi m'enlever ce que j'avais de plus cher, cette épouse qui prenait tant soin de moi. Mais non, Dieu ne l'avait pas juger ainsi, soumettons-nous à sa sainte volonté, et disons comme Job "Dieu me l'avait donné, Dieu me l'a ôtée, que son saint nom en soit béni". Je demande à Dieu d'une manière toute spéciale la grâce de nous réunir dans le séjour des bienheureux pendant l'éternité ; là où les souffrances que nous avions endurées en ce monde seraint bientôt oubliées.
Voici ce que j'écris à mes enfants :
Mes chers enfants, en voyant ces peus de lignes tracées par la main de votre père, prenez part à sa douleur et n'oubliez pas les hauteurs de vos jours. Ils ont bien endurés de peine et de souffrance. Par votre amour, vous leur devez un tribu de reconnaissance, mais surtout soyez fidèles à remplir vos devoirs de religion, aimez-vous les uns les autres, comme vos parents vous ont aimé, songez que vous avez une âme à sauver, que vous irez au Ciel ou en enfer et que ce sera pour l'éternité. Dieu vous fasse la grâce de choisir le bon parti et que nous soyons tous réunis un jour dans le séjour des bienheureux pour voir bien face à face l'objet de notre amour. C'est là où notre bonheur sera à son comble et rien ne pourra le troubler pendant toute l'éternité.
Ainsi, tout en me livrant à ma douleur, il a fallu songer à élever ma famille. A cette fin, j'ai gardé la domestique que nous avions et paraissait bien défendre mes intérêts. J'ai mis le plus jeune d'un an en nourrice. Ma position a pris une tournure bien différente que celle que j'avais pensée avec ma chère épouse. Comme ce jour s'est trouvé à la fin de l'hiver où les travaux de la campagne recommencent, j'ai pu trouver un adoucissement à ma douleur en me livrant aux exercices de l'agriculture. Peu à peu, je suis revenu de l'étourdissement que m'a produit cette mort, en me faisant violence, car le mal était fait et il n'y avait pas de remède. Je voyais un avenir bien triste, mes enfants trop jeunes ne pouvaient me donner aucun secours, au contraire, il m'aurait fallu une gouvernante. Bien difficile à trouver pour en avoir soin comme j'aimais beaucoup mes enfants.
Le 16 septembre est décédée Geneviève Dona, âgée de 26 ans, épouse de Joseph Bonnand, marchand-épicier à Lyon, laissant un enfant.
Le 21 janvier 1858, j'ai épousé ma seconde femme en la personne d'Etiennette Jullien de Châteauneuf, veuve Fechet, fille de Jullien Jean-Antoine décédé et de Peyrard Claudine.
Voici l'extrait des registres de catholicité de la paroisse de St-Joseph sous St-Martin la Plaine
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Date de dernière mise à jour : 07/02/2019