année 1853-1854

L'hiver a continué d'être pluvieux jusqu'à fin janvier 1853, Les amandiers étaient déjà en fleurs avant le 15 janvier et on présumait la récolte printanière, mais le mois de février et mars n'ont pas répondu au mois de janvier. Il n'y a point d'anciens qui se rappellent d'un mois de mars aussi rigoureux, on a presque rien pu tailler de la vigne, et Pâques qui était le 27 mars, il en restait encore la moitié à ta​​​​iller.

Le 30 avril a été enterré Jean-Autoine Bonnand, fils de Jean-Pierre Bonnand de Beyrieux, âgé de 13 ans.

Le mois d'avril et mai ont continué a être pluvieux et froid. Le 9 mai, il a fait une gelée blanche qui a prit toutes les vignes basses et les a gelées entièrement. 

Cette année 1853, il s'est fait une entrepris​​e assez conséquente, celle de faire bâtir une église au lieu-dit "Monteillé".

La cause de ce projet a fait suite au "leg ​Féchet" pour la construction d'une école. Aussitôt, il y eu une réelle volonté de vouloir construire une église.

​​On a fait beaucoup de ​​démarches pour pre​ndre des informations et tout d'abord prendre l'avis de l'archevêché. Ensuite, il y a eu une opposition de la part de nos pasteurs qui n'étaient pas favorabl​e. Cependant, on avait fait une souscription qui se montait à 27.000 francs et on espérait encore trouver davantage. 

​Alors lundi de Pentecote 13 mai 1853, on a invité tous les souscripteurs à se réunir dans la maison de M. Alb​​​ert à Bissieux, et là on décida de nommer une commission pour administer les affaires. Il fut nommé : M. Alb​ert, Jean-Marie Jullien, André Déplaude, Etienne Bonnand et Pierre Peysselon.

Ensuite, on fit creuser les fondations, le 24 mai, jour de la fête de Notre-Dame Auxiliatrice.

C'est l'entreprise de M. Commarmond de Rive-de-Gier qui s'est engagée à fournir les matériaux, excepté la pierre brute, le sable et toutes les voitures, et à réaliser cette construction pour la somme de 20.000 francs.

On a commencé à bâtir le 20 juin 1853 et tous les habitants poussés par un élan de foi participèrent de près ou de loin à la construction. Les transports furent assurés avec la bonne volonté des paroissiens.

Dès septembre 1853, les murs des nefs étaient achevés et en moins d'un an la construction terminée, puisque le 8 décembre elle fut inaugurée par de belles illuminations.

Le 31 août, a été baptisée Jeanne-Marie Bonnand, fille de Jean-Claude Bonnand. Le parrain fut Jean-Antoine Bonnand de Grange-Blanche et la marraine, Marie Balay de la Roussillère.

Le 4 février 1854 est décédé mon oncle Clément Féchet de la Jubilière, commune de St-Martin la Plaine, âgé de 84 ans. Il a laissé beaucoup d'embarras après sa mort, pour ne pas avoir rangé ses affaires. En effet, ses biens, par un jugement rendu par le tribunal de St-Etienne ont été vendu en 16 lots avec enchère générale le 22 septembre 1854.  A la fin Jean-Claude Bonnand son neveu a été le dernier adjudicataire au prix de 55.150 francs, mais il a revendu tout de suite pour plus de 20.000 francs.

La vente du mobilier a été faite le 5 et 12 novembre, et s'est montée à la somme de 3.300 francs. Par un testament qu'il avait fait en 1840, il avait donné pour 1.000 francs de messes, 200 francs à plusieurs de ses filleules et 240 litres de blé en faveur des pauvres. Le reste a été partagé entre une trentaine d'héritiers parmi lesquels plusieurs mineurs. Les cohéritiers de Clément Féchet ne voulant pas laisser aux époux Bonnand ce que leur oncle leur avait donné par contrat, la cause a été portée au tribunal de St-Etienne qui a prononcé en faveur des époux Bonnand. Les cohéritiers Féchet ont interjeté en appel à la cour impériale de Lyon où ils ont également perdus. Ce procès a duré plus de 2 ans après lequel on a fait une liquidation le 4 novembre 1856. Les époux Bonnand se sont trouvés bien contents de se voir débarasser de tant d'embarras et d'être tranquille possesseur de ce qui leur restait. Ils ont remercié Dieu de cette grande faveur accordée.